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Au début, dans notre vie commune, nous étions deux, l'autre et moi. L'autre c'était mon mari ou peut-être ma femme ou mon enfant, ou mon père ou ma mère.

Alors que nous vivions heureux un troisième est arrivé, il se nommait alcool, il s'est d'abord glissé entre nous, puis il a tout fait pour séduire l'autre et petit à petit l'autre est devenu tout autre.

Il a d'abord flirté, puis est tombé si fort amoureux d'alcool, qu'il lui a consacré tous les instants de sa vie, il ne pensait plus qu'à lui et il est tombé malade. Il n'était plus l'autre que moi j'avais choisi, j'avais connu. D'ailleurs, on l'appellait maintenant l'alcoolique.

Moi, je n'avais pas bu, mais j'étais malade aussi de l'alcool de l'autre et on m'a appelé l'entourage. Je ne comprenais pas ce que l'autre avait trouvé au point d'oublier tout, même notre bonheur passé. Je ne connaissait rien de ce personnage qui avait envahi notre vie, ni ses attraits, ni le plaisir qu'il pouvait procurer, ni non plus, les effetes dévastateurs qu'il était capable d'engendrer, donc comment aurais-je pu me défendre, comprendre les raison de l'autre et chasser l'intru.

Alors, je me suis résigné(e), renfermé(e), j'ai nié l'évidence. J'ai eu honte pour moi. Puis je me suis révolté(e). J'ai voulu mettre alcool à la porte, par mes reproches, mes cris, mes colères, mais l'autre et alcool étaient si intimement liés que je ne pouvais rien pour convaincre l'autre.

Puis d'autres semblables à moi, m'ont parlé, m'on expliqué qui était alcool et de quoi il était capable.

Ils m'on dit qu'il ne fallait pas que je me laisse grignoter la vie. Ils m'on fait comprendre comment alcool avait pris l'autre en otage.

Ils m'on appris à regarder alcool en face, à connaître les moyens pour parler avec l'autre, l'accompagner dans sa reflexion, l'aider à écarter alcool puis prendre la décision d'aller se soigner pour que nous puissions retrouver l'autre et moi le début de notre histoire.

Pet-être pas tout à fait le même début, mais celui qui nous permettrait de vivre à nouveau heureux.